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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 08:25

 La danse au 18ème siècle

quelques élements

(1)

C'est au 18ème que l'esclavage se renforce, avec son lot inimaginable de cruautés, tandis que parallèlement, éclate la guerre d'Indépendance : c'est bien la deux des visages des futurs USA : revendication de la liberté et de l'indépendance, et parallèlement asservissement et négation de toute une partie de la population; tandis que les Indiens sont massacrés avec méthode et régularité, les états cherchent leur démocratie... étrange, que la démocratie naisse dans un context pareil... en France, vers la fin du siècle, la république naîtra dans un bain de sang. La convention abolira l'esclavage mais Bonaparte le remettra en place...

C'est au 18ème siècle aussi que se fera le grand clivage économique Nord Sud des états unis. La présence des Afro Américains dans le Nord ne représente au 18ème pas plus de 5 pour cent de la population à cette époque... la raison est que au Nord on trouvera surtout des villes où se développera l'industrie, tandis qu'au Sud s'étendent les plantations, d'abord moyennes, puis immenses et qui nécessiteront une main d'oeuvre immense.

Voici ce qu'écrit Eliane Seguin : " L'efficacité de l'esclavage a réside en premier lieu dans l'acharnement qu'ont montré les propriétaires à déposséder les esclaves de leurs références culturelles d'origine. (...)  l'interdiction d'apprendre à lire ou écrire et plus généralement l'interdiction de toutes forme d'apprentissage qui ne cadrait pas avec les obligations du travail servile, cherchaient à maintenir le Noir en situation d'infériorité permantent et de totale dépendance. Les affranchis, les premiers à bénéficier de l'alphabétisation ont été les principaux instigateurs de révoltes."

 


 

Ce qui dans ce context est touchant et profondément révélateur de l'énergie de ces populations asservies, malgré leurs conditions de vie, est la passion des esclaves pour la danse. Moreau de Saint Méry écrit : " Ce qui ravit les Nègres, soit qu'ils aient reçu le jour en Afrique, soit que l'Amérique ait été leur berceau, c'est la danse, car ils l'aiment avec fureur"

Nombreux sont les chroniqueurs à noter la vitalité surhumaine des danses noires. Les observateurs ne sont cependant pas très fins dans leurs analyses : il attribue cette passion à la superficialité des esclaves qu'ils voient " stupides, infantiles, mélomanes, dansomanes" sans comprendre que leur amour de la danse est pour eux questions de survie. La minstrelsy caricaturera tout cela d'une manière lamentable.... ( j'en parlerai dans le prochain article)

 

blanc grimé à la manière d'un Noir dans le minstrel show

 


 

Plusieurs thèses entrent en conflit quand à l'abandon ou non des valeurs culturelles africaines. Certains, telle E Frazier, pense qu'il y a eu oubli total de toute culture noire. Pour Herskovits au contraire, l'ancrage d'une mémoire corporelle " qui se signale par la prévalence du rythme , récurrente dans toutes les formes de musique et de danse africaine américaine, permet d'expliquer la préservation d'éléments spécifiques d'une poétique nègre".

Pour les esclaves noirs, une automonie partielle est autorisé dans leurs quartiers : le temps de la danse représente une " évasion de la réalité".

Mais la danse reste cependant sous surveillance.... la preuve en est l'interdiction des tambours qui réduit au silence, seront remplacés par des bandjos.

Afin également de laisser parler le rythme pendant la danse malgré l'absence des tambours, les esclaves vont développer le " patting" qui consiste à frapper différentes parties du corps afin de produire des rythmes et de frapper également les pieds au sol.

Les réunions dansées avaient parfois lieu loin des plantations; la municipalité de la Nouvelle Orléans va interdire ces réunions et les restreindra à un lieu et à un moment précis : le mythique Congo Square et seulement jusqu'au coucher du soleil ( et non plus toute la nuit)

 

congo square

Une véritable nouvelle culture va naitre peu à peu.

Là aussi, on note la présence de maître blanc certains soirs dans les quartiers des esclaves car ils prennent plaisir à voir et écouter les esclaves chanter et danser. Certains organisent même des concours de danse soit à l'intérieur de la plantation, soit entre plusieurs plantations.

Par ailleurs, les domestiques se familiarisent, eux, avec les danses des maîtres blancs car des maîtres à danser itinérants ( les plantations immenses, sont loin de tout)  sont accueillis parfois plusieurs jours d'affilée dans une plantation afin que les filles de la maison prennent des leçons. Ils écoutent du coup les leçons, observent les grands bals qui sont donnés et subissent d'une certaine manière l'influence de la musiuqe et des danses européennes. Certains apprennent même le violon et il existera même une corporation importante de musiciens professionnel de couleur.

( à suivre)

 


 

l'article est un résumé très succint du deuxième chapitre d'Elaine Seguin : histoire de la danse jazz

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