Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
  • Contact

contact

 
n'hésitez pas à me faire part de vos suggestions, de vos découvertes, ou de vos propres articles!

Rechercher

Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 08:52

Petite critique écrite sur le site critical dance, danser en français; la voici telle quelle!



je sais que Bejart n'a pas choisi ce titre ridicule de Best of!  à Lausanne, le spectacle s'appellera " l'amour, la danse" mais Gérard Louvin oblige....

La première chose qui m'a frappé hier, devant ce récapitulatif éclair de son immense carrière, c'est son amour de la musique : Béjart est autant musicien que chorégraphe; de U 2 à Mozart, de la musique traditionnelle du Tchad à Webern, de Théodorakis aux chants islamistes, de Brel à Piaf en passant par Gounod ou Queen tout l'inspire avec une égale intensité!
et vraiment, hier, toutes ces musiques qui s'enchainaient résonnaient magiquement dans le palais des sports!

Ensuite, son langage; classique, neo classique, contemporain... il s'est essayé à différents styles
Personnellement, c'est dans le langage contemporain que je le préfère; ainsi, les deux solos sur " Ne me quitte pas", " dis quand reviendras tu " et " avec élégance" dansés par l'inégalé Gil Roman et l'extraordinaire elisabeth Ros m'ont bouleversé. Ce furent des moments de danse intense où la gestuelle semblait simple, inspiré directement des paroles, de la voix de Brel et Barbara, et les deux grands artistes ont donné à ces solos toutes leurs " tripes", il n'y a pas d'autres mots... boulerversant!

Fort, émotionnellement, Rumi, où les garçons en blanc ( jupes blanches et hauts blancs) tournent sur eux mêmes comme les derviches tourneurs de Turquie... on sentait des vibrations très intenses à ce moment là; il se dégageait de la danse des garçons une énergie à la fois forte, virile, et incroyablement spirituelle et fluide... magique là aussi!

Dépaysantes et envoutantes, les danses grecques, sur une musique de Théodorakis interprétées par six garçons plus un couple extraordinaire ( Catherine Zuasnabar et Martin Vedel) Les pas à la fois folkloriques et stylisés, les rondes où les garçons se tiennent par les épaules, tout respirait un esprit méditerannéen inspiré et stylisé, mais qui était une incroyable invitation au voyage dans le temps et dans l'espace....

Envoûtant, cet incroyable Heliogabale, sur une musique traditionnelle du Tchad où les couples enchainent danses et postures d'une créativité deboussolante. Les corps souplent s'entremelent, se quittent, adoptent des postures qui rappellent la statuaire, avec un langage qui réinvente le pas de deux classiques de fond en comble...

Quand au Sacre ( la fin du ballet qui correspond musicalement à la danse sacrale) il a été donné au début et à la fin
J'ai été déçue; j'avais encore en tête la version filmée des années 1960, et j'ai trouvé cet extrait trop lisse, pas assez intense... mais je crois qu'il est très difficile de donner l'esprit de ce ballet simplement en quelques minutes... j'ai trouvé cela froid et vide, alors que j'adore cette chorégraphie. La seconde fois était un peu plus vivante....

En revanche, je n'ai pas aimé pratiquement tout " Roméo et Juliette"
A chaque fois que le couple, les couples arrivaient sur scène, je me disais " quel ennui"; cela ne créait pas vraiment un enchainement mais une rupture...
de même le langage de Casta diva, où toutes les filles en blanc se pament ne m'a pas convaincu non plus; en fait, je n'aime pas trop lorsque Béjart utilise le langage classique, et déjà il y a deux ans à Bastille j'avais adoré Phrase de Quatuor et péri d'ennui avec le pas de deux classiques...

Ah, je voulais encore signaler la valse à mille temps, dansée par toute la compagnie ( extrait du ballet lumière)
c'est vif, rafaichissant, plein d'émotion, de clin d'oeil, de rires et de larmes... l'une des dernières créations de Béjart qui témoigne d'une vitalité et d'une fraicheur confondante...
les danseurs jouent avec un vêtement tube jaune, qu'ils enfilent, retirent, se nouent autour du cou, se cachent dedans, sautent comme des enfants ( la course en sac) etc... un bonheur tout vif que de voir ces danseurs plein de jeunesse et de vitalité sur l'immortel Brel...

et puis le solo incroyable de virtuosité sur "un so weiter" dansé par William Pedro : quelle technique, quel humour, quel peps!
Bref, un spectacle inégal, mais avec des moments de danse d'une intensité immense et profonde, comme je les aime; on en ressort différent, avec quelque chose de plus dans l'âme et le coeur...
merci à Bejart d'exister!
Il a eu droit à une belle standing ovation de près d'un quart d'heure!!!



Partager cet article
Repost0

commentaires