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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 18:49

 Noureev... C'est souvent que je pense à lui... Je ne l'ai pas connu, ni cotoyé,comme un ami, et pourtant, dans ma mémoire, il a une place à part, aussi grande que celle que l'on accorde aux êtres qui ont vraiment comptés pour nous,  et lorsque je pense à lui, je suis pleine d'émotion. C'est la magie de cet artiste...

Cet article, comme les autres qui viendront, ne se veut pas "historique, encyclopédique", non. C'est un simple petit texte pour exprimer tout ce que ce danseur m'inspire, et puis, pour me replonger dans des souvenirs encore tellement puissants...

Lorsque l'occasion se présente, - une triste obligation - je vais à Sainte Geneviève des Bois, où il repose dans le cimetière russe. Vous ne pouvez pas le manquer... sa tombe est recouverte d'une sorte de grand brocard sculpté dans un matériau qui rappelle les riches étoffes russes, sa patrie. Et si je le peux, je dépose des lys. Oui, comme sur la photo. J'ai entendu dire que c'étaient les fleurs qu'il préfèrait.  Celles là même qu'il  portait dans le deuxième acte de Gisèle, son ballet préféré à danser, parait-il... il semble bien seul, là, sous l'étoffe de pierre, quelques menus objets posés sur sa tombe...

Là, il est bien jeune, sur la photo, et bien loin de la mort qui l'a cueilli... trop tôt?

Alors que vous dire?

Oui, il me manque... et quand je vais à l'opéra de Paris voir un des ballets qu'il avait réglé pour la compagnie, je ne le retrouve plus. Où est-il? Les ballets sont parfaits, les danseurs aussi, mais ce n'est plus du tout à la " façon Noureev". Quelque chose s'est perdu. Son âme slave, je pense, qui donnait un caractère excessif, passionné, entier, fougueux, dramatique, enjoué, exalté, à tout ce qu'il faisait!

 


 

Mondain, et bourreau de travail, il fut les deux.  Et en répétition, lorsqu'il prit les rênes de l'opéra de Paris, il ne musardait pas. A l'une des questions d'un journaliste qui lui demandait ce qu'il n'avait pas eu le temps de faire, il répondit : " d'être paresseux" avec cet inimitable accès russe. Et aux danseurs qu'il faisait travailler, il disait " Pas parler, pas parler, travailler!" les pauvres devaient se rebeller pour avoir droit à une pose. Alors sa thermos de thé qu'il trimbalait partout avec lui volait, il criait, et puis... hop, il se remettait au travail!

Il est mort en 1993, le 6 janvier, je crois. Et j'ai eu le même violent chagrin en apprenant sa mort que lorsque j'appris celle d'Hervé Guibert, emporté par la même affreuse maladie, le sida... qui emporta aussi Alvin Ailey.

Il n'avait pas envie de mourir. Dans un avion, aux côtés de Sylvie Guillem, il y eut un jour de très fortes turbulences qui effrayèrent la ballerine. Il lui dit " Vous aussi, vous avez peur que le monde tourne sans vous?"

Il acheta une île, quelque part en Méditerannée. Il s'y retirait quelques jours par an... A la fin de sa vie, un peu plus qu'autrefois. Il semblait alors si seul...

Lui qui avait conquis toutes les scènes du monde, qui avait vécu la plus belle amitié artistique qui soit avec Margot Fonteyn, de presque vingt ans son ainée, lui qui avait une capacité de travail monstrueuse, une énergie inépuisable, semblait si solitaire à la fin de sa vie...

Noureev me manque... alors pour le faire revivre, j'écris... pas pour me souvenir, car je n'oublie pas... c'est lui qui m'a vraiment révélé ce qu'était la danse classique, le ballet classique, parce qu'il avait une vision exceptionnelle et très russe de la danse...

L'âme russe... si loin de notre cartésianisme à la française...

C'est une autre histoire que je vous conterai bientôt!

 

 

 


 

à lire sur ce blog :

Noureev, parce qu'il était unique

 

 

 

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26 mai 2006 5 26 /05 /mai /2006 16:47

 Alvin Ailey, ou plus exactement sa compagnie, est invitée aux étés de la danse qui se déroulera en plein air dans les jardins de l'hotel de Rohan. Le spectacle commencera à la nuit, vers 21h45... s'il ne pleut pas!!

C'est toujours un évènement lorsque cette compagnie vient en France, à peu près tous les trois ans ou quatre ans  Je les ai découverts en 1992 à l'opéra Garnier, puis les ai revus au Chatelet, en 1995 ou 1996, puis à Mogador, en 1998, puis au Palais des sports en 2003 où l'ambiance était explosive. Et à chaque fois, l'émotion est au rendez vous, dans ce qu'elle a de plus violent, de plus fort, de plus inoubliable, de plus humain. 

 

 


 

Premier souvenir de spectacle

 

 

La toute première fois que je les ai vus sur scène à l'opéra Garnier, tout en haut de l'amphithéâtre, ce qui m'avait vraiment étonnée, surprise et enthousiasmée, c'est que cette compagnie, après les applaudissements hystériques des spectateurs, avait fait remettre la musique et avait offert un bis... du jamais vu pour moi! C'était drôle, car à l'amphithéâtre, les gens,  déchaines, tapaient des pieds sur le sol en bois  et j'avais l'impression que l'amphithéâtre allait s'écrouler... Une telle chaleur se dégageant d'une compagnie,se communiquant aux spectateurs sous les dorures de l'opéra et ses velours rouges, c'était presque comique! Mais c'était surtout tellement extraordinaire, ce partage avec les artistes, qu'on en oubliait le lieu un peu guindé pour s'abandonner à cette magnifique célébration de la vie, de la danse...

Je revois ces magnifiques danseurs, souriants, regardant le public debout...   on avait tous l'impression d'être vu individuellement tant le regard des artistes était plein de vie. Ils nous regardent, ils sont souriants, et puis, ils se mettent à   taper dans leurs mains pour nous donner le rythme, et hop, ils demandent à remettre à la musique et sans plus de manière, se remettre à danser  avec un plaisir....! sous les hurlements de joie du public! C'était jubilatoire!!!!

On ressort de ces spectacles avec une envie de célébrer la vie, comme le fait la compagnie sur scène. Les danseurs sont fabuleux de technique, de vie, de félinité, et certains sont d'incroyables virtuoses.

Alors, sur le trottoir, encore tout vibrant d'émotion, le coeur débordant de tout ce qu'on a reçu pendant le spectacle,  on se met à sauter, à tourbillonner, comme des enfants...

 


 

Revelation

 

A chaque fois que j'ai vu le ballet Révélations, j'ai fini en larmes. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais d'un trop plein d'émotions. En quelques instants, on ressent au fond de soi toute l'étendue de la palette des émotions humaines, à travers une chorégraphie d'une grande lisibilité, qui déroule des scènes de groupe, des solos bouleversants, un trio d'un étonnante vitalité, et la scène finale sur " rock my soul", célèbre gospel, déclenche toujours un enthousiasme parmi les spectateurs digne d'un concert rock!

Mais il n'y a pas que ce célèbre ballet qui est à voir... il y a  aussi The River, poétique,  Cry, solo touchant, Pas de Duke et tant d'autres. Et puis sont aussi à voir les   chorégraphies d'autres chorégraphes,  comme Elisa  Monte ( treading est donné régulièrement) Donald Byrd. Depuis la mort de Ailey, c'est Judith Jamison qui dirige la compagnie...

 

 

La rencontre :

En fait, j'ai découvert Alvin Ailey là aussi grâce à la télévision. Je suis tombée un jour par hasard sur une émission qui lui était consacrée, je me suis mise à danser dans mon salon, tant la danse et le sentiment qui s'en dégageait étaient communicatifs, et tout à coup, je me suis dit : "Voilà, c'est ainsi que j'aime la danse! Elle célèbre la vie, même dans ses moments les plus sombres..."

Surtout ne les manquez pas!!!!

 


 

A venir  dans la rubrique chorégraphe :

Portrait de Alvin Ailey

 


 

Les étés de la danse : informations sur le site :

http://www.lesetesdeladanse.com/

 


 

 

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 07:53

 

Qu'est ce que la danse kalbeya?

C'est l'une des danses les plus mystérieuses, fascinantes et envoûtantes que j'ai découverte tout récemment, grâce à Simona Jovic, danseuse rom.

 

D'où vient t'elle?

Du désert du Thar, qui est l'un des grands déserts du monde, situé dans le Nord de l'Inde, au Rajasthan. Le Pakistan n'est pas loin, et musicalement, je m'en suis tout de suite rendue compte en écoutant la musique.

Dans ce désert, vit la caste des Kalbeyas, qui est  celle des magiciens et des charmeurs de serpent. Non, non, nous ne sommes pas dans le tombeau Hindou de Fritz Lang, et la danse n'a rien à voir avec celle de Debra Paget, même si il y a un point commun, le cobra!

Au son du pungi, sorte de clarinette au corps rond, le cobra sort de son panier. A ce moment, la danseuse danse en décrivant sur le sol un grand cercle qui sera le domaine du cobra. Sa robe est noire, sa jupe très vaste, elle porte parfois des pantalons dessous, et a des sonnailles à ses chevilles pour bien marquer la structure binaire de la musique.

A partir de là, elle va improviser,comme c'est le cas pour toutes les danses et les musiques rom.

 


 

Rom?

 

Oui, gyspsy, tziganes, ghawazee... ils viendraient tous de là, de cet endroit du monde, du désert du Thar... quelques siècles avant JC, il semblerait que certains aient déjà quitté le Rajasthan et soient partis vers les plateaux iraniens, la Turquie. Mais c'est au 13ème siècle que leur exode va commencer, car ils sont chassés... ils partiront pour un long voyage, un long exil, et emporteront avec eux leurs musiques, leurs danses, qui, au cours de leur rencontre, s'enrichiront de ce qu'ils trouveront en chemin... c'est ainsi que vont naître toutes les musiques et danses tziganes, qu'elles soient turques, egyptiennes, d'Europe de l'Est, Russe, Espagnole... chacune, bien sûr, ayant développé au fil du temps ses caractéristiques propres. C'est par la musique et par la danse, par leur sens de l'improvisation que ces peuples rom ont gardé leur identité. Mais la source est commune:

 


 

Le Style

 

 

D'ailleurs, ce qui fut fascinant pendant le stage que je fis avec Simona Jovic, fut de retrouver beaucoup d'éléments qui appartiennent aujourd'hui au flamenco, aux danses tziganes : comme les accents d'épaules, les accents avec la tête, les petits accents avec les poignets, de multiples détails qui font la saveur de ces danses, car si le vocabulaire est commun, la façon de le prononcer change considérablement d'un endroit géographique à l'autre! Ainsi les mouvements sont plus ou moins marqués, exécutés sur des tempi qui changent, et bien évidemment, les instruments ne sont pas les mêmes non plus d'un pays à l'autre.  Les accents de hanche, communs à beaucoup de danses rom, sont   très vifs, très marqués, dans la danse kalbeya  et ils  s'accompagnent souvent de jeux de bras, de mains : tout est en mouvement. Mais au delà de la grande liberté des mouvements, le style est très défini par une multitudes de détails qui font toute la différence et qui, mal exécuté, font perdre le sens de la danse elle même.

Il fut tout aussi savoureux de retrouver des éléments qui appartiennent aux danses indiennes du Nord, comme le kathak : les danseuses  très souples, exécutent des cambrés impressionnants pour attraper avec leurs bouches ou même leurs paupières, toutes sortes de petits objets posés sur le sol. La position des doigts en "lotus"  est commune aux danses indiennes, mais la où le barahta natyam est très géométrique, très posé, très contrôlé, la danse kalbeya, elle,  a un côté complètement exubérant, vif, libre, joyeux, spontané, lancé dans l'énergie. Les sonnailles aux chevilles sont communs aux danses indiennes aussi.   De même que les tours qu'on retrouve non plus en baratha natyam, mais dans les danses kathak : les danseuses kalbeya ou Sapera ( qui veut dire serpent) les utilisent beaucoup en tournant longtemps sur place ce qui est très envoûtant. Elles peuvent ou non incliner la position de leur buste, jouer avec les bras, et marquer les accents par des gestes du poignets, des mains. Et leurs grandes jupes, leurs voiles délicats sur leur tête tournent avec elles. 

Ces danseuses dansent aussi beaucoup au sol, sur les genoux, et elles exécutent des mouvements de hanches, d'épaules, montrent leur souplesse.

 


 

 

 

 

 

Improvisation et transmission

 

Rien n'est structuré, rien n'est préparé, et la danse kalbeya est l'une des danses les plus vives que je connaisse. Visuellement, elle a quelque chose de très mystérieux, comme si les danseuses, par leur danse, lançaient des charmes, ou se livraient à quelques rites magiques.

La transmission, comme c'est le cas pour toutes les danses de cultures rom, se fait de père en fils, pour la musique, de mère en fille pour la danse. On regarde les grands, on imite, on apprend.

Si la transmission orale cesse, si la raison d'être de cette caste disparait, toute la culture mourra du coup elle aussi. On dit que cette caste kalbeay divertissaient autrefois les Princes. Itinérants, ils voyageaient et lorsqu'ils s'arrêtaient quelque part, ils montraient leurs tours, leurs serpents et leurs danseuses, un peu comme nos ménestrels, nos montreurs d'ours du moyen Age.

Aujourd'hui, ils se produisent dans les grands festivals qui sont donnés au Rajasthan et aussi pour les touristes. Ainsi, existe le risque qu'au fil du temps toute cette culture disparaisse ou se perde, ou même change... le pire peut être, serait le phénomène d'aculturation qui a touché déjà tant de pays...

 


 

 

 

 

 

S'initier soi même!

 

Ce qui est fabuleux lorsque l'on s'initie soi même à une danse, c'est qu'on la vit de l'intérieur et que tout de suite, on la comprend mieux puisque c'est le corps qui est sollicité et pas seulement l'esprit.

J'ai donc fait pendant ces quatres heures un long voyage qui m'a emportée beaucoup plus loin que d'habitude car cet univers m'était étranger, même si musicalement, j'ai trouvé bien des points communs avec la musique qawali.

je remercie vivement Simona Jovic qui sait rendre accessibles, vivantes, passionnantes toutes ces danses du peuple rom.

J'attends avec impatience le prochain stage!!!!

 

 


 

A lire aussi sur ce blog

Simona Jovic

site : http://www.simonajovic.com/

 

 

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19 mai 2006 5 19 /05 /mai /2006 20:29

 Et oui, j'aime Béjart!!! Et pourtant, mon amour pour lui n'est pas né le jour de notre rencontre! Je m'en souviens encore... je faisais de la danse classique depuis quelques temps et on m'avait offert un livre de danse où il y avait des photos du Sacre du Printemps... mon Dieu, ces corps trapus,   dansant pieds plats ( sans pointes) en académique, ( justeaucorps et collants non seyants au lieu de tutus!) avec ces tresses noires mal peignées... cela   représentait pour moi le comble de la laideur... en outre, j'étais très sensible aux propos des " grandes" dans les vestiaires de mon école de danse, qui savaient tout mieux que moi et qui disaient que " Non, Béjart, ce n'est pas de la danse, ça n'a pas de sens, les danseurs se roulent par terre!"

 

Bref... j'avais une image étriquée et fausse du chorégraphe. De plus, lors de ses apparitions à la télé, son expression, la puissance de son regard qui allait vous chercher jusque sur votre chaise, me faisait peur! Impossible de voir ces grands yeux bleus, ce profil d'aigle sans trembler... Béjart me semblait détenir une vérité étrange que je n'avais nulle envie de connaître.

 


 

A cette époque, Béjart était très médiatisé et dans les années qui suivirent, mon rejet se transforma en curiosité grâce à la télévision de l'époque. Je me souviens d'une soirée où je découvris, médusée, Bakhti, parmi d'autres oeuvres... et puis bien sûr des extraits de ses films avec Jorge Donn... il y eu la Flûte Enchantée, à la télé, toujours, instrument qui servait vraiment la culture dans ces lointaines années... bref, j'oubliais les propos des " grandes" et je commençais à voir par moi même et  à avoir envie de découvrir ses oeuvres sur scène... chose impossible dans ma petite ville de Province...

 

 

 

Et puis vint enfin le jour de la recontre...  ce fut un soir, en 1982, au théâtre du Chatelet, et ma perception de la danse devait s'en trouver changée à tout jamais.  "Notre Faust" fut un choc électrique, complet, terrible, tel un coup de foudre amoureux ... non seulement pour l'oeuvre chorégraphique, mais surtout les danseurs de Béjart, Jorge Donn  et Shonach Mirk en tête. Quant à la  façon dont Béjart avait utilisé la musique! Inutile de dire que j'ai été littéralement clouée sur mon fauteuil par son audace, son sens musical, son écoute. C'est quelque chose d'immense chez lui qu'on ne remarque peut être pas immédiatement. Béjart aime la musique et la comprend d'instinct. C'est très puissant.  C'est ce qui continue de me fasciner  : la musique, la façon dont il l'entend, dont il la sculpte, dont il l'apprivoise, dont il la révèle... la si belle Messe en Si de Bach, mystique, froide, mystérieuse dialoguait fougueusement et spirituellement avec les tangos argentins violents, sensuels et déchaînés, et les deux oeuvres, au lieu de s'éclipser mutuellement, au lieu de se rejeter mutuellement,  se renforçaient tout au contraire.... elles faisaient naître l'une avec l'autre une lumière unique. Aujourd'hui, cette lumière m' éclaire encore...

 


 

Il y eu d'autres créations, des rendez vous ratés où j'ai cru l'avoir perdu ( le concours, 1789) des rendez vous où je suis ressortie en larmes ( L'histoire du soldat, musique for the life) des rendez vous où je suis ressortie pleine de vie ( Brel et Barbara, Lumière)

Il y eu des découvertes de son passé : La Flûte Enchantée, Le Mandarin Merveilleux, l'Oiseau de feu, le Sacre du printemps, le Boléro, Rumi, Sept danses grecques, Héliogalabe...

Il y eu l'émerveillement de découvrir Guillem en Sissi, impératrice anarchique...

Il y eu la fascination de voir Jérémie Bélingard dans l'une de ses dernières créations qui s'appelle Phrase de Quatuor...

Bref... j'aime Béjart!

Je vous parlerai souvent de lui...


A lire sur ce blog :

Béjart et Rumi

Béjart à l'opéra de Paris du 19 juin au 14 juillet

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18 mai 2006 4 18 /05 /mai /2006 19:55

Qui est elle? C'est Simona Jovic! Une danseuse rom qui est une de mes coups de coeur de l'année 2005! ( Mon autre coup de coeur pour Rachel Brice!) Comment l'ai-je découverte? Grâce à une annonce de ses stages sur un des nombreux forum de danse que je visite! Que proposait-elle? Un stage de danse rom d'Europe de l'Est! Qu'est ce qu'on y apprend?

A danser comme j'ai toujours aimé danser! Avec une impression de liberté, de ne faire qu'un avec la musique, souvent poignante, qui réveille des émotions très fortes en soi...

 

 

 

Lorsque j'ai découvert Simona et les danses dites tziganes d'Europe de l'Est, j'avais une toute petite expérience de la danse folklorique hongroise et russe que mon professeur de danse classique nous avait enseignée. Inutile de dire que j'adore ces musiques exubérantes, pleine d'ardeur, de vie, de flammes et de larmes. Tout l'être humain est exprimé la dedans, mais au lieu de pleurer sur son sort, sur son exil permanent, sur sa mauvaise réputation, le tzigane le danse,  le chante...

Au stage de Simona Jovic, j'ai appris les pas de bases de ces danses qui vont du sautillement et claquement de doigts à contretemps ( comme les guitare dans ces musiques qui ont souvent un rôle rythmique pour marquer les contretemps), au maniement de la jupe, du châle, au balancement des hanches... les hanches sont aussi mobiles que dans la danse orientale, mais la comparaison pour moi s'arrête là! Il y a une expressivité dans les danses tziganes qui n'a rien de décoratif, de " divertissant", de danse "seulement joyeuse", comme sont trop souvent montrées et dansées  dans les danses dites   "orientales"! Pour les danses tziganes,  l'émotion   est profonde, et on se sert de  celle que  l'on porte au fond de soi, sans tricher, et  sans forcément la montrer sur son visage. L'émotion guide la danse, mais en aucun cas, on ne se travestit, on ne joue.  Les frappes de pieds, plus légères que dans le flamenco, qui fait partie de la même famille, expriment toute une gamme de sentiments qui va de la fierté à la détresse, en passant par la simple mais forte  joie de danser ses peines et ses joies. Car, comme l'a écrit Simona dans un très bel article paru dans Passion Oriental, "c'est souvent la seule chose qui restait au peuple rom", cette liberté d'expression...

 

Simona n'enseigne et ne danse pas que les danses tziganes d'Europe de l'Est. Elle danse aussi les danses flamencos, les danses ghawazees, cocek, Kalbeya... et c'est l'une des seules actuellement à avoir apprivoisé toutes ces danses qui entretiennent de curieux liens de parenté les unes avec les autres... c'est toute une histoire que je vous raconterai bientôt!

Je dois justement faire un stage de danse Kalbeya samedi 21 mai... ainsi, j'aurai l'occasion de vous parler davantage de Simona Jovic, de cette mystérieuse danse kalbeya et aussi de vous parler du peuple rom....

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18 mai 2006 4 18 /05 /mai /2006 19:24

 

Les choses sont parfois troublantes... depuis que j'ai mis en citation de mon blog quelques lignes de Mawlana, qui n'est autre que Rumi, le créateur des derviches tourneurs, il n'est pas un jour sans que je tombe sur un article, ou n'entende une musique   qui me parle de Rumi. L'autre jour, j'allume la radio et j'entends un chant poignant qui m'était totalement familier sans pourtant que je le connaisse... c'était un chant interprété par  les derviches tourneurs...

Et puis je me suis souvenue de Rumi de Maurice Béjart que j'ai vu au Palais des sports l'année dernière. Mon Dieu, comme j'ai été émue par cette danse masculine,  si fluide,  si inspirée, si féminine et si virile tout à la fois, malgré les   jupes blanches et longues qui tournaient autour des corps des danseurs.  Cette oeuvre a été l'une de mes préférées lors de cette soirée, car Béjart, converti à l'Islam chiite, raconte que la nuit où il lut l'oeuvre de Rumi, intitulé "l'oeuvre du dedans",  sa vie changea entièrement... et cette oeuvre dégageait des vibrations très douces et puissantes tout à la fois...

Alors voilà, Rumi est entré dans ma vie, un peu à la façon des chats qui vous choisissent, sans vous en informer... et ce n'est guère étonnant...

 

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15 mai 2006 1 15 /05 /mai /2006 07:31

 

Quand en 1891 Oscar Wilde écrit en français sa pièce de théâtre en un acte "Salomé", le thème est déjà très à la mode. Avant lui, Heine, dans Atta troll, Swinburne, Mallarmé, Banville, Laforgue, se sont déjà largement inspirés du thème. Wilde cependant innove. Il retient l'idée déjà exprimée avant lui d'une Salomé qui découvre un désir violent pour Jean Baptiste qui la repousse dans sa prison :

 

 

Extrait de la pièce de Wilde :

 

" Iokanaan! Je suis amoureuse de ton corps, ton corps est blanc comme le lis d'un pré que le faucheur n'a jamais fauché! Ton corps est blanc comme les neiges qui couchent sur les montagnes de Judée! (...) il n'y a rien d'aussi blanc que ton corps! Laisse moi toucher ton corps!

- Arrière, fille de Babylone! C'est par la femme que le mal est entré dans le monde! Ne me parlez pas. Je ne veux pas t'écouter! Je n'écoute ques les paroles du seigneur!"

 

On voit que le langage de Salomé rappelle beaucoup celui de des Cantiques des cantiques, dans l'Ancien Testament.

Mais Wilde rappelle par la bouche de  Iokanaan ce qu'il en est de la femme à son époque.... c'est par elle que le mal est entré...

Salomé va t'elle se décourager?

 

 

Mais les sept voiles, alors?

 

Nous y voilà! Salomé n'est plus la douce jeune fille obéissante, qui sur l'injonction de sa mère, doit séduire Hérode. C'est elle même qui décide de danser, car son désir pour Baptiste l'a embrasée toute entière. Et elle dansera, malgré l'interdiction d'Hérodiade, sa mère. Elle demandera à ce qu'on lui amène les sept voiles. C'est la première fois que cet accessoire apparaît. Salammbô, la soeur de Salomé  suivant les propres termes de Wilde, l'a  sûrement inspiré,    notamment le chapitre intitulé " le Voile de Tanit"

Je ne me lancerai pas dans une explication psychanalitique, des centaines d'auteurs l'ont déjà fait, chacun y allant de sa projection personnelle... de son fantasme personnel. Je préfère vous livrer quelques dialogues....

 

 

 

Extrait :

Salomé : vous avez juré, Tétrarque!

Hérode : Et je n'ai jamais manqué à ma parole! (...) et bien Salomé, qu'attendez vous?

Salomé : J'attends que mes esclaves m'apportent des parfums et les sept voiles et m'otent mes sandales.

Hérode : Ah! vous allez danser pieds nus! c'est bien, c'est bien! (...) ah non, elle va danser dans le sang! il y a du sang par terre!

Hérodias: qu'est ce que cela vous fait qu'elle danse dans le sang? Vous avez bien marché dedans, vous!

(...)

Salomé : je suis prête!


 

 

 

Voilà l'intrigue. Il est étonnant de lire les critiques de l'époque et de constater qeu cette pièce suscita autant l'admiration que la critique violente. Loti aimait beaucoup l'oeuvre.

Salomé danse pour obtenir la tête de Jean Baptiste, qu'elle portera dans un long plat d'argent, comme l'Hérodiade de Heine ( il y a eu confusion entre Hérodiade et sa fille mais l'explication est aisée, puisque le nom de Salomé ne figure nulle part comme lié à la mort de Jean Baptiste). Et elle l'embrasse. De dégoût, Hérode la fait écraser par ses soldats sous leur bouclier.

C'est la fin de la pièce et la mort de Salomé, horrible, éclipse du coup celle de Jean.

 


 

En 1905, Strauss demandera à son ami Romain Rolland si l'oeuvre est écrite dans un bon français car il veut en faire un opéra. Comme pour Elektra, l'opéra sera en un acte.  Il écrira une partition pour la fameuse danse des sept voiles, qui est une musique étrange, inquiètante et violente. Les mises en scène qui se succéderont insisteront plus ou moins lourdement sur cette danse des sept voiles, jusqu'à mettre dans les années 1970 Anja Silva en resille, soutien gorge et porte jaretelle... la lecture des pièces inspirent lourdement les metteurs en scène masculins....

 

 


 

Après le scandale de l'opéra ( interdit a Vienne, entre autre) le thème de Salomé continua d'inspirer beaucoup. On dit que trois mille poèmes circulaient encore en 1900.

Un mot avant de clore pour aujourd'hui sur les illustrations de la pièce de Wilde. Lorsque celle ci fut publiée en anglais en 1894, trois ans avant le  Dracula de Storker, un autre damné, Wilde choisit un jeune auteur du nom de Aubrey Beardsley. Mais il le regretta amèrement :

 

 

Voici ce qu'écrira Wilde à ce propos : " Ma Salomé est une mystique, une soeur de Salammbô, une sainte Thérèse qui adore la lune (...) Les illustrations ressemblent aux griffonnages impretinents faits par un écolier précoce dans les marges de ses cahiers. "

Malheureusement pour Salomé, ces illustrations sont liées aujourd'hui à elle et à la pièce... 

 

 

 

 


 

 

A lire aussi  sur ce blog:

 

qui est Salomé?

Salomé : de l'histoire au mythe

Salomé et les Evangiles

 


 

a venir  sur ce blog:

extraits d'oeuvre

Salomé, Salammbô,Ishtar...

N'hésitez pas à m'écrire ou a poster sur cet article si le thème vous inspire!!!!

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13 mai 2006 6 13 /05 /mai /2006 07:30

 

Mais venons en aux textes eux mêmes. Certes les évangiles ne sont pas des sources plus fiables que le reste des écrits de ces époques, puisque traduits, réécrits, corrigés par l'église, ils ne sont plus aujourd'hui tels qu'ils durent être écrits à l'origine...

Mais citons tout de même les deux passages que l'on trouve dans Marc et Matthieu ( Luc et Jean n'en parlent pas... enfin, les textes que nous possédons aujourd'hui...)

 " Comme Hérode célébrait son anniversaire, la fille d'Hérodiade dansa en public et plut tant à Hérode qu'il s'engagea par serment à lui accorder ce qu'elle demanderait. Endoctrinée par sa mère, elle lui dit : " donne moi ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste"

(Matthieu)

"Mais un jour, lorsque Hérode pour son anniversaire donna un banquet à ses dignitaires, à ses officiers et aux notables de Galilée, la fille d'Hérodiade entra, dansa e plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit alors à la jeune fille : " demande moi ce que tu voudras et je te le donnerai, fut ce la moitié de mon royaume." Elle sortit donc et dit à sa mère : " que dois je demander?" Celle ci répondit " La tête de Jean Baptiste" (...) Le roi fut contristé mais à cause de son serment et des convives, il ne voulut pas refuser"

(Marc VI, 14-29)

Et c'est tout! Comme vous le voyez, pas de danse lascive, pas de danse de sept voiles, pas de nom du tout désignant la jeune fille : on sait juste que c'est la fille d'Hérodiade...


 

 

 

Mais alors???

Et bien, la pauvre jeune fille est une victime : en premier lieu de l'Eglise qui la hait, comme elle hait la danse. "Salomé" fait décapiter, par sa danse, la tête d'un Saint! Vous pensez si cela va plaire à l'Eglise qui dès le début à un ennemi : la femme!

En second lieu, Salomé est victime de l'imaginaire des hommes qui vont bien évidemment "inventer" ce qu'elle a pu danser pour plaire à Hérode...

en voici un exemple :

Quant aux voiles... même s'ils étaient utilisés à cette époque dans les temples et reliés à certaines mystères, ils n'ont sûrement pas été maniés par cette jeune fille, pour se dénuder en les laissant tomber un par un, ni même comme on peut les utiliser en danse " orientale " aujourd'hui, puisque l'utilisation des voiles remonte  au XXème siècle.

Tout ceci est une création de ... Oscar Wilde et de Richard Strauss...!!!

Pour l'origine du " mythe", il faut lire Josephe Flavius qui est le premier a expliquer dans ses chroniques sur l'histoire des Juifs, que  l'execution de Jean Baptiste est un crime politique; Il y a certains points de recoupement avec   les Evangélistes ( qui rappelons-le, écrivent bien après la mort du Christ, donc de mémoire) ... mais la Salomé dont   parle Flavius n'est pas la fille d'Hérodiade et ne danse pas. C'est une femme qui défend ses intérets politiques et est un fin stratège...

( à suivre...!)

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8 mai 2006 1 08 /05 /mai /2006 07:31

 

Béjart sera à l'affiche du 19 juin au 14 juillet à l'opéra de Paris.   

 

 

 

 

 

 

Au programme seront donnés:

 Boléro,

le Mandarin Merveilleux   

Variation pour une porte et un soupir, qui entrera d'ailleurs au répertoire de l'ONP.

Une fois encore, je me réjouis de sa venue!

 

première partie de l'article! suite le 10 mai

 

 


 

Mais qui est Béjart?

 

 Maurice Béjart fait partie des chorégraphes aux univers si riches, si profonds, que quelque chose en soi  change irrémédiablement après avoir vu une de ses oeuvres.  C'est aussi cela, la magie de l'Art. Bouleverser  notre manière de voir les choses, enrichir notre univers intérieur en l'approfondissant,  renouveler notre idée de la beauté, et pour la danse, renouveler notre idée du mouvement.

En 1982   j'ai découvert pour la  première fois sa compagnie   dans l'incroyable " Notre Faust".  La Messe en Si de Bach épousait le tango argentin...L'audace du montage musical,  la force de la chorégraphie, l'excellence de ses danseurs étaient quelque chose que je n'avais encore jamais vu sur scène : un vrai choc!

Ensuite, régulièrement, j'ai été applaudir ses créations. Les plus beaux spectacles de ces dernières années restent pour moi Brel et Barbara et Le Presbytère. Béjart ne faisait, avant ses dernières années, jamais de reprise. C'est à l'occasion des trente ans du Sacre du printemps, que l'idée de reprendre certaines de ses oeuvres s'est finalement imposée à lui.

On dit méchamment qu'il ne se renouvèle plus. Lui n'en a cure, moi je ne suis pas d'accord. Il y a une fraîcheur dans son Brel et Barbara, une jeunesse, une vitalité, une inventivité qui donnent tort à ses détracteurs... et puis, qu'importe, son oeuvre est là!

L'an dernière, un spectacle retrospectif a été donné au Palais des Sports à Paris, intitulé " l'amour, la danse". J'en retiens le magnifique et si émouvant Gil Roman, dont les pas collent à la musique de Brel,  la talentueuse et longiligne Elisabeth Ross, les sept danses grecques, superbes et toujours modernes, le Sacre, qui lui non plus n'a pas pris une ride...

Béjart a non seulement beaucoup chorégraphié mais aussi beaucoup écrit. Je retiens parmi ses livres :" lettre à un jeune danseur", et  " un instant dans la vie d'autrui"

 

 

 

 

 

 

 

Boléro

 

On ne peut évoquer Boléro sans aussitôt voir Jorge Donn, sa démesure et son génie envahir tout l'espace d'un film de C Lelouch.

Boléro est une oeuvre qui peut être dansé par un homme ou une femme. Nicolas Leriche et  MA Gillot se partageront ce Bolero.... cela promet d'être intense et émouvant. J'ai vu Guillem et sa flamboyante chevelure le danser, et à la télévision, Maia Plissestkaia, que Béjart aime tout particulièrement.

  Boléro fait partie de ses oeuvres universellement connues... et souvent mal comprises. Elle avait été composée pour Ida Rubinstein, en 1932,qui, sans être une grande technicienne, avait ce quelque chose d'unique qui illuminait la scène, un vrai charisme.

Béjart s'en est emparé et a créé une oeuvre étonnante.

 

 

L'oeuvre de Ravel utilise plusieurs " ingrédients" qui la rendent envoûtante. Deux phrases musicales, très longues, toujours répétées deux fois, l'une jouée en majeur et l'autre en mineur, se déroulent  tout le long de l'oeuvre, soutenues par une   rythmique obsédante, base de cette danse espagnole : immobilité et mouvance créent l'ombre et la lumière de l'oeuvre. Le deuxième thème est plus oriental que le premier, tout entortillé sur lui même. Il évoque presque un serpent sortant de son panier!  La flûte fait une entrée   doucement lumineuse, puis tour à tour les bois entrent, jusqu'à l'irruption étonnante du célesta...  peu à peu, quelque chose d'impétueux, de sauvage va s'emparer de l'orchestre... cela est très net après l'entrée impérial des violons, rendus fougueux par leur longue attente. Le trombonne, ironique et décalé,  y va de son solo un peu jazzy, le hautbois y va de son ton un peu triste, le saxophone apporte une touche stylée inattendue. Peu à peu, tout l'orchestre s'empare de ses deux phrases, si longues, qu'il est difficile de les retenir vraiment... il manque toujours une note quand on les chante...

 

 

 

 

 

Monotone, Boléro?

non, plein de mystère, de fougue, de poésie, de scintillement, d'humour... Boléro se déroule comme un ciel infini et immuable où passent les nuages... toujours les mêmes mais aux formes sans cesse renouvelées...

 

 

Quand à la chorégraphie...

 

Un homme/femme danse sur un table ronde, au milieu d'un groupe de danseurs. Au fur et à mesure de l'entrée des instruments, les danseurs autour de la table interviendront.

On peut imaginer toutes sortes de choses : une corrida avec mises à mort, un rite sacré très ancien... l'oeuvre peut se livrer aux débordements de l'imagination de chacun.

La danse commence par le jeu du bras qui se lève et s'abaisse... mais peu à peu, elle va devenir sensuelle, violente, sauvage, jusqu'à la possession du danseur par la musique... Le corps se balance, les hanches se meuvent avec sensualité, le buste frémit, le corps tout entier est pris par le rythme lancinant du Boléro et la passion de l'orchestre.

 

Par ailleurs ce qui fait la magie de Bolero est l'aspect féminin/ masculin de la chorégraphie

Les jeux de bassin sont féminins, lascifs parfois, avec une utilisation très orientale. On trouve des accents, des déhanchements, des ronds de bassin dont l'accent se finit sur le côté. Même chose pour le buste. Le balancement du corps, son oscillation, le jeu des bras, tout cela est fluide, souple, du domaine du féminin. Les bras serpentent, les mains et les poignets aussi.

En opposition, la présence des garçons,  le travail de leur buste, la force qui se dégage de leur attitude, de leur pose, leur nombre, apporte un élément masculin puissant.

Le soliste doit à la fois puiser dans sa féminité pour apporter l'élément " oriental" de la danse, et dans sa force pour, déjà, tenir les quinze minutes, et surtout pour que les sauts, les battements, les jetés de bras, les expressions du visages soient fougueux passionnés,  pleine de force, ce que par exemple Plissestkaia ou Guillem réussissent merveilleusement bien que femme.

Ce double aspect féminin/masculin dans cette chorégraphie est sûrement ce qu'il y a à mes yeux de plus fort, de plus troublant, et qui donne ce côté hautement érotique à l'oeuvre.


 

Savez vous que ?

d'une version à l'autre, Boléro dure de 13' 55 minutes à 16'02...

C'est l'oeuvre la plus jouée dans le monde.

 

 


 

Suite de la présentation des oeuvres demain....

 

renseignement et réservation :

www.operadeparis.fr

 

 

 



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1 mai 2006 1 01 /05 /mai /2006 11:26

    Le ballet de l'opéra de Paris comporte environ 146 danseurs.

c'est l'une des rares compagnies de danse classique aussi importante subventionnée par l'état.Il n'y a que quatre autres compagnies classiques en France : Lyon, Bordeaux, Marseille, et le ballet du Rhin, petite compagnie

Pour entrer dans le corps de ballet, les danseurs doivent passer un concours d'entrée. La plupart sont issus de l'école de danse:

chaque année, 20 enfants sur 150 qui se présentent, entrent dans l'école de danse en 6 ème division. Ils ont entre 9 et 11 ans. Pendant six années, ils vont travailler la danse trois heures par jour.  A la fin de chaque année, ils passent un concours pour entrer dans la division supérieure. En première division, sur les 20 enfants acceptés six à sept années plus tôt, il n'en reste  que quatre ou cinq. Seuls, l'un ou deux d'entre eux entreront dans le corps de ballet.

C'est pour cela qu'à école de danse une formation en jazz et en danse contemporaine est proposée, afin que ces jeunes ne se retrouvent pas complètement démunis face à un pays qui ne s'interesse pas à la danse classique. Ils pourront alors intégrer des compagnie de danse contemporaine, assez nombreuses en France, ou danser d'autres styles de danse. Ils ont de 16 à 17 ans, et doivent parfois s'expatrier pour trouver du travail comme danseurs.

Dans le corps de ballet, les jeunes danseurs qui ont réussi le concours entrent à l'essai pour une période de 6 mois à un an. Puis ils passent quadrille. C'est le plus petit grade. Car chaque corps correspond a un grade, comme à l'Armée!

chaque année a lieu un concours :

Le concours permet de passer éventuellement dans le grade supérieur comme suit : coryphée

puis sujet

puis premier danseur.

Les sujets peuvent danser en soliste, les premiers danseurs ont des rôles de solites. Les quadrilles et coryphées font des danses d'ensemble sans danser en solo.

Mais certains restent au plus petit grade toute leur carrière. La sélection est très dure.Les danseurs sont sans cesse en compétition.

Devenir étoile reste une exception. C'est le directeur de la danse qui propose  la nomination qui parfois est refusé par le directeur de l'opéra...

Une étoile, outre qu'elle a une technique exceptionnelle, possède bien  d'autres qualités. En voici quelques unes :

  1.  1) endurance exceptionnelle sur le plan physique. Une étoile est capable d'assumer une charge de travail énorme, d'apprendre ses rôles en temps records, et d'être toujours quasiment au sommet de sa forme et de son art chaque soir!sans faille, sans erreur.

certains danseurs possèdent une technique d'exception mais physiquement sont moins endurants. ce n'en sont pas moins des sportifs de haut niveau, du coup, il leur manque ce petit quelque chose pour accéder au titre supprême.

  • 2) outre ces qualités sportives, l'étoile a un sens artistique exceptionnel et est capable, tout en respectant la tradition, de mettre quelque chose d'unique, de bien à elle sur chaque rôle. 
  •  
  • 3) enfin, l'étoile a un charisme exceptionnel; même quand elle ne danse pas, on ne voit qu'elle sur scène...

Un danseur entre dans le corps de ballet vers 16 ans, sa carrière s'arrête en général vers 42 ans... il quitte la danse encore en toute possession de son art. car la danse classique ne tolère que la perfection....

 

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